Il y a 20 ans jour pour jour, le MUC 72 montait pour la première fois de son histoire en Ligue 1 au terme d'une saison riche en émotions. La Tribune Mancelle a retracé pour vous l'épilogue d'une saison qui restera dans les annales du sport manceau et sarthois.
Au terme d'une saison 2001/2002 ponctuée par une cinquième place, le MUC 72 entamait sa 13ème saison d'affilée dans l'antichambre de l'élite du football français.
Avec Thierry Goudet aux commandes, les Manceaux s'armaient pour pouvoir prétendre à quelque chose d'intéressant en fin de saison.
Un mercato ambitieux
Durant l'intersaison, les Sarthois voyaient quelques joueurs quitter le navire comme le jeune Olivier Thomert, auteur d'une saison intéressante, qui se dirigeait vers l'autre club Sang & Or, le RC Lens. A 33 ans, le capitaine Claude Fichaux quittait la Sarthe après 3 saisons, pour retourner dans son Alsace natal au Racing Club de Strasbourg. Les expérimentés Stéphane Samson et Mohamed Haddadou restaient quant à eux en Ligue 2 chez les promus : Clermont pour Samson et le Stade de Reims pour Haddadou. Enfin, Jérôme Erceau se dirigeait vers Wasquehal (Ligue 2) et David Charrièras vers le FC Rouen (National) .
Du côté des arrivées, Fabrice Pancrate (24 ans), peu en vue du côté de Guingamp, s'engageait du côté de la Pincenardière où il va se révéler. Victime d'une blessure à la cuisse avec Sedan lors de la saison 2001-2002, Philippe Celdran (28 ans) décidait de redonner un nouveau souffle à sa carrière en signant au MUC 72. Son arrivée était un renfort de poids pour l'équipe mancelle.
Au même titre que celle de Laurent Peyrelade. En manque de temps de jeu dans les Ardennes, le buteur est prêté en Sarthe, où il revient 6 ans après sa première aventure (prêté par Nantes lors de la saison 1996-1997). L'arrivée de Peyrelade seraplus que bénéfique pour l'attaque mancelle.
L'été 2002 marquait également l'arrivée du défenseur Olivier Thomas, en provenance de l'ESTAC. Élément important de Troyes où il disputa quelques matchs européens (Coupe UEFA et Coupe Intertoto), le natif de Nancy était un renfort d'expérience pour la défense mancelle. Fort de deux saisons du côté de Martigues, le milieu de terrain, Ahmed Aït-Ouarab renforçait les rangs mucistes pour s'inscrire dans la rotation. Enfin, le rennais Steven Pelé retrouvait son petit frère, Yohann sur les bords de l'Huisne, sous forme de prêt.
Un début de saison tonitruant
La saison 2002-2003 débuta le samedi 3 août à Amiens. Les Sarthois trouvaient rapidement le chemin des filets avec un but dès la 20ème minute, inscrit par Daniel Cousin. Les Manceaux s'imposaient en Picardie (1-0) et débutaient idéalement leur saison.
L'été fut chaud et beau pour les hommes de Thierry Goudet, enchaînant les victoires notamment face aux relégués Metz (1-0) et Lorient (4-3). En terre bretonne, les Sang & Or déroulaient avec trois buts en 24 minutes. 3-0 à la mi-temps, les Merlus étaient asphyxiés. L'homme du moment est sans nul doute Daniel Cousin, auteur du quatrième but manceau (son 5ème de la saison) qui remporta ainsi son duel face au lorientais Elie Kroupi, l'autre buteur en vogue dans ce championnat. Au lendemain de la 6ème journée, les Manceaux dominaient le classement et comptaient 6 points d'avance sur leurs poursuivants : Valence, Beauvais et Châteauroux, tous à 12 points.
Malheureusement, le premier coup d'arrêt fut du côté des Bouches-du-Rhône, à Istres. Défaits à Beauvais (0-2), les Istréens accrochèrent les Manceaux et obtinrent leur premier succès à domicile (1-0). Les Sarthois s'en sortirent plutôt bien puisque ses poursuivants marquaient le pas: Beauvais obtiendra le point du nul à Reims, Valence chutera face à Amiens (0-3) et Châteauroux tombera dans le piège lavallois (0-1).
La phase aller fut un long fleuve tranquille pour la capitale du Maine. Leader incontesté durant toute la première phase, les Sarthois disposèrent de leurs poursuivants : Créteil (5ème à la 12ème journée, 2-2), Beauvais (4ème à la 15ème journée, 1-0), Châteauroux (3ème à la 16ème journée, 1-1) ou encore Grenoble (5ème à la 19ème journée, 1-0).
Auteur de 10 buts sur la phase aller, Daniel Cousin fut le buteur en vue dans cette Ligue 2 (la première du nom sous cette appellation) avec Cédric Fauré du Téfécé ou encore Guillaume Descamps de Châteauroux.
Un début d'année 2003 compliqué
Après une trêve de fin d'année, les Manceaux remettaient le bleu de chauffe, le 4 janvier, en Coupe de France lors d'un 32ème de finale face à l'US Jeanne d'Arc Carquefou (CFA 2). Un tour sans encombre pour le leader de Ligue 2 qui écarta les Carquefoliens (4-1) grâce notamment à des réalisations de Peyrelade, Cousin et Randget (doublé).
Après un nul obtenu face à Reims en championnat (15 janvier), les Sarthois butèrent sur les Verts de Saint-Etienne en huitièmes de finale de Coupe de la Ligue (2-3). Avec une équipe remaniée, les protégés de Thierry Goudet furent menés 0-2 à la demi-heure de jeu. L'espoir renaissait pour les Sarthois quand Randget (65') et Pancrate (71') égalisaient. Mais, Lilian Compan acheva tout rêve en inscrivant le but de la qualif' à la 76'.
Une élimination en Coupe de la Ligue qui fit mal aux têtes mancelles. Un premier mois de l'année 2003 très compliqué en Sarthe puisque le MUC 72 enchaîna trois revers de suite en championnat, combinés à une élimination surprise en Coupe de France face à Libourne (National), tombeur du champion de France en titre, Lyon au tour précédent. Le club girondin était entraîné à ce moment-là par un certain.. Jean-Marc Furlan.
A l'entame du mois de février, les Mucistes chutèrent à la seconde place du classement et virent ainsi Toulouse, prendre le fauteuil de leader. Invaincus depuis six rencontres, les Violets prirent l'ascendant sur les Manceaux dans la course à la montée. Mais malgré un mois de janvier très compliqué, les Sarthois restent des candidats très sérieux à l'accession au même titre que Metz, Châteauroux, Lorient et Toulouse.
Le printemps de l'espoir pour le MUC 72 ?
Voyant l'écart au classement fondre, les partenaires de Daniel Cousin se remettaient à l'endroit et enchaînaient les bons résultats pour tenir le bon wagon. Un wagon qu'ils tiendront jusqu'à la fin du championnat. En effet, la cuisante défaite face à Metz (0-4), le 31 janvier 2003 sera le dernier revers des Sarthois dans cet exercice. Néanmoins, leur série d'invincibilité failli tout de même leur jouer des tours puisqu'avec 4 nuls entre la 26ème et la 29ème journée, les Sarthois descendaient du podium.
Quatrièmes derrière Châteauroux, les supporters sarthois craignaient que le rêve soit passé et les Manceaux virent leurs chances de montée s’amenuiser. On ne saura jamais si ce sont les prières des supporters ou la bonne étoile au dessus du Stade Léon-Bollée, mais le peuple sarthois connut un tournant dans sa saison.
Troisièmes, les Berrichons connaissaient une fin de saison délicate en calant dans le sprint final. Emmené par le duo Bugnet-Deschamps sur le front de l'attaque, Châteauroux concéda quelques revers dont un face au MUC 72, le 19 avril 2003 à Bollée (1-0). Un match capital pour la montée, cette rencontre fit basculer le classement jusqu'à la fin de saison. En infériorité numérique suite à l'expulsion du buteur providentiel, Daniel Cousin (28'), les Sarthois arrachèrent la victoire grâce à un but de Philippe Celdran (44'). Les Manceaux tinrent jusqu'à la fin du match.
Un 16 mai 2003, historique !
Le 16 mai 2003 sera la date à graver dans les travées de la Pincenardière, une date dont le fantomatique Stade Léon-Bollée se rappelle encore.
Grenoble, 4867 spectateurs dans au Stade Lesdiguières, le légendaire Bruno Derrien au sifflet, des Grenoblois, 10èmes et déjà en vacances. Sur la pelouse: l'ancien Muciste, Mickaël Ravaux en défense centrale mais aussi Jacques-Desiré Périatambée, futur manceau. Blessé, le meilleur buteur muciste, Daniel Cousin n'est pas sur la feuille de match, un coup dur pour Thierry Goudet.
20h21, premier tournant de cette avant-dernière journée, Valence marque face à Lorient (4ème) grâce à Tchomogo (1-0). Le Mans est en Ligue 1 pour le moment et surtout ils sont co-leaders de Ligue 2 avec Toulouse (66 points).
21h30, la tension est à son comble sur le banc sarthois. Toulouse ouvre la marque par Didot sur la pelouse de Reims, relégué, et Loko égalise pour les Merlus à Valence (1-1). Thierry Goudet opère son ultime changement avec la sortie de Pancrate et l'entrée de Louiron.
21h45, l'arbitre du soir, Bruno Derrien porte le sifflet à sa bouche : 0-0, le MUC 72 est en Ligue 1 ! Les jeunes, James Fanchone et Frédéric Thomas portèrent leur club et leur ville dans l'élite du football français ! James Fanchone confiera qu'il était en larmes car il n'imaginait pas voir un jour le club de sa ville en Ligue 1.
C'était il y a 20 ans, une bonne partie d'entre vous lisant ces lignes ne se souviennent sûrement pas de cet instant d'histoire mais les plus anciens vous témoigneront sans conteste que ce fut magique et que cette date restera à jamais une pierre fondatrice de l'histoire du MUC 72 et du Mans FC !
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