Comme chaque année, la Zone Mixte de la Tribune Mancelle poursuit son tour des terrains adverses. Le principe ? Interviewer une personnalité qui connait bien le prochain adversaire du Mans FC pour obtenir son analyse sur l'équipe et le match à venir.
Premier match de l'année pour les Manceaux mais également le dernier de la phase aller ! Direction la Normandie et le stade Diochon, antre du FC Rouen, pour cette rencontre qui s'annonce passionnante. En marge de ce duel, nous avons eu l'opportunité d'échanger avec Lenoble Actu', spécialiste du FC Rouen. Après un été très mouvementé, où se situe le FC Rouen après son rachat ? Entre première partie de saison en demi-teinte et espoir d'un avenir meilleur, découvrez leur point de vue juste en dessous !
Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?
Lenoble Actu', média traitant du FC Rouen depuis bientôt 2 ans. À l'origine, on est plutôt présent sur X (anciennement Twitter) mais avec le temps, on tente des choses en essayant un développement sur d'autres réseaux !
Le FC Rouen sort d’une première partie de saison mitigée, où le club a longtemps flirté avec la zone rouge avant d’enchaîner trois victoires juste avant la trêve. Quel bilan peut-on tirer de cette moitié de championnat ?
Tout d'abord ce fut (et c'est toujours !) un énorme soulagement d'être toujours en National 1 cette saison. Le club est passé tout près de la catastrophe avec plusieurs millions d'euros de dettes en juin dernier. Fort heureusement, il a été racheté par Tarkan Ser, entrepreneur turc, qui a nommé Iwan Postel à la présidence. Les deux hommes ont abattu un travail colossal depuis juin pour sauver le club, avec succès, puisque la DNCG a révélé dans son dernier procès-verbal que l'ensemble des dettes avaient été remboursées.
Cependant, la situation de la saison dernière a impacté notre début de saison : un sauvetage tardif devant la DNCG, un recrutement à la hâte et des joueurs marqués par une fin de saison incertaine (notamment à cause de retards de salaire). Il a fallu du temps pour remettre tout le monde sur pied. Dans ce contexte, cette première partie de saison correspond à ce que l'on attendait : une saison de transition avec pour objectif premier le maintien, avant de penser à mieux si affinité... !
Homme fort du club rouennais pendant près de 3 ans, Maxime D’Ornano a pourtant été limogé après un début de saison délicat. Une décision que certains ont beaucoup critiqué, pointant du doigt un manque de reconnaissance de la part du président Iwan Postel. Partagez-vous cet avis ?
Maxime est un formidable entraîneur, et nul doute qu'il retrouvera un club à la hauteur de son talent. Il n'est d'ailleurs pas impossible de le voir en Ligue 1 d'ici quelques saisons... Sur le moment, la décision n'a pas été comprise par un bon nombre de supporters : le contexte était très particulier depuis le début de saison avec la reprise et le recrutement tardif, les têtes étaient sans doute encore amochées après un été mouvementé.
Le fond de jeu n'était pas mauvais, loin de là, mais la réussite manquait cruellement. Cependant, la logique sportive a pris le dessus : il devenait urgent d'obtenir des résultats, encore plus dans ce championnat que l'on sait particulièrement homogène et difficile. Les nouveaux dirigeants ont fait le choix audacieux de se séparer de Maxime, incompris pour certains, mais difficile de donner tort à Postel et Ser quand on voit les résultats depuis.
Arrivé en lieu et place de Maxime D’Ornano, l’expérimenté Régis Brouard a parfaitement démarré son aventure normande avec trois victoires de rang propulsant le FCR à la 9e place. Quels changements – tactiques ou autre – a-t-il apporté à l’équipe pour relancer la machine ?
Il a sans doute apporté de la discipline, un mot cher à notre nouveau président. Postel reprochait à D'Ornano une gestion "trop gentille" de son groupe, lui valant sa place. Le paradoxe dans tout ça, c'est que le FCR joue moins bien sous Brouard que sous D'Ornano : un jeu beaucoup plus direct et moins léché, mais force est de constater que ça paye pour le moment même si c'est moins beau...
Le FC Rouen ne compte « que » 7 points de retard sur le barragiste, Orléans. Pensez-vous que le club normand a les moyens de se mêler à la lutte pour une montée en Ligue 2 ?
Si on est pragmatique, une montée dès cette saison semble assez utopiste. Il faudrait réaliser un parcours parfait sur la seconde partie de saison, assez peu probable vu la densité du championnat... Au-delà de l'aspect mathématique, notre niveau de jeu est relativement moyen et nos 3 victoires consécutives sont heureuses dans le scénario. Maintenant le foot est un sport parfois fou, parfois irrationnel, alors pourquoi pas ? En tout cas, le public rouennais le mérite et n'attend que ça, car 20 années sans foot professionnel ça commence à faire long !
La dernière victoire en championnat dans le derby contre QRM a été vécu comme un véritable événement pour les supporters rouennais. À l’heure actuelle, quel est l’état de la relation entre les deux clubs ? La cohabitation à Diochon est-elle vouée à disparaître ?
Effectivement, c'était LE match à gagner de cette première partie de saison. Un Diochon à guichets fermés, tout de rouge vêtu, un rendez-vous que tout un peuple attendait depuis la création de QRM en 2015. L'occasion de prouver à nos chers et tendres politiques que l'argent peut faire beaucoup de choses dans la vie, mais qu'il ne permettra jamais d'acheter la passion.
Aujourd'hui, cette victoire a définitivement achevé le projet QRM et beaucoup ont du mal dormir après ce match. Bien que la relation soit cordiale entre les joueurs des deux clubs, il n'en est rien chez les supporters et la seule solution à terme est de voir Quevilly retourner à Lozai, son stade historique, et vu les affluences que réalise chacun, c'est simplement une question de bon sens.
Cet été, Rouen a accueilli dans son effectif un pur Manceau : Paul Lehoux. Comment s’est-il acclimaté à l’équipe ?
Paul a connu un début de saison assez mitigé malgré des choses intéressantes lors des premiers matchs amicaux, on sent un potentiel certain mais il ne l'a pas encore pleinement exploité à Rouen ! On espère pour lui (comme pour nous) que la seconde partie de saison lui réussira mieux !
Leader de l’attaque rouennaise, Hicham Benkaid a récemment été élu « Joueur du mois de novembre » du championnat National. À 34 ans, l’ancien orléanais est-il toujours le danger numéro 1 côté FCR ?
L'histoire d'Hicham à Rouen n'a pas toujours été simple: il a souvent été pris à partie par le public pour son manque de simplicité dans son jeu et la nonchalance qu'il peut parfois dégager, un joueur capable du meilleur comme du pire. Mais force est de constater que cette saison, il est au-dessus et enchaîne les grosses performances, on vous laisse revoir son triplé contre Boulogne, c'est la grande classe !
Le mercato d’hiver a ouvert ses portes il y a quelques jours, et Rouen a déjà enregistré deux départs : Djibrail Dib et... Diawoye Diarra, meilleur buteur de National la saison passée. Quels en sont les raisons ? D’autres mouvements sont-ils envisagés dans les semaines à venir ?
Pour Dib, ce n'est pas une surprise, c'est l'une des grandes déceptions de ce mercato. On ne s'entendra pas sur son cas mais personne ne se souviendra de lui à Rouen (si ce n'est les boîtes de nuit).
Pour Diarra, le contexte est différent. Il est venu pour Maxime d'Ornano, qui n'est plus le coach aujourd'hui. De plus, sa famille est restée dans le sud et il souffrait depuis quelques semaines d'une grosse crise de confiance, incapable de retrouver le chemin des filets. Une partie du public commençait à le siffler, mais il ne le méritait pas. Diarra n'a jamais triché et se donnait toujours à 200%. Ces sifflets ont sans doute achevé une histoire qui aura bien commencé mais qui se sera rapidement essoufflée... Plusieurs recrues sont donc attendues pour renforcer l'équipe, mais aucune annonce officielle pour le moment.
Rouennais et Manceaux se sont affrontés douze fois par le passé pour un bilan équilibré (4 victoires chacun, 4 matchs nuls). Les deux clubs se sont retrouvés la saison passée après trente ans sans confrontation (1-0 pour Rouen à l’aller, 1-0 pour Le Mans au retour). Quelle image les supporters du FCR ont-ils du club sarthois ?
Le Mans, c'est avant tout un club historique de ce championnat, et comme beaucoup en N1, votre place est à minima en Ligue 2 avec un grand stade qui ne demande qu'à vibrer ! Vous êtes aussi un exemple de résilience pour avoir traversé les divisions amateurs ces dernières années après votre dépôt de bilan, les grands clubs ne meurent jamais !
Pour finir, le fameux pronostic : quel sera le score du match entre Rouen et Le Mans ?
Diochon sera une nouvelle fois copieusement garni dans une chaude ambiance, on voit bien un petit 2-0 pour les rouges et blancs !
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