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Samuel Yohou, défense capitale

Longtemps attendu, Le Mans FC a enfin annoncé hier le nom du défenseur central d’expérience qu’il convoitait depuis un moment déjà. Fort de 89 matchs de Ligue 2 et 36 de National, Samuel Yohou est l’heureux élu, nouveau numéro 17 Sang & Or. Présentation.

Si Samuel Yohou est né à Villepinte en 1991, c’est bien dans la capitale parisienne intramuros qu’il va s’épanouir footballistiquement. Ayant grandi dans le quartier Saint-Blaise (20e arrondissement), il chausse les crampons très jeune avec le Paris FC. Là-bas, il y fait toutes ses gammes. Loin du professionnalisme d’aujourd’hui, le club parisien est encore un club assez familial et la bande de potes qui évolue chez les jeunes titis fait des merveilles. Ne va-t-elle pas se qualifier à deux reprises pour les quarts-de-finale de la Coupe Gambardella ? Allant y titiller les centres de formation les plus huppés. Les sollicitations pleuvent naturellement et Samuel se voit alors proposer des essais dans plusieurs structures de haut niveau : Monaco, Toulouse, Auxerre… Mais à chaque fois la porte se referme avant de pouvoir y entrer pour de bon. Il faut dire que le jeune homme se cherche encore sur le terrain, s’essayant à différents postes que ce soit attaquant ou milieu en fonction des besoins (ce n’est que plus tard qu’il se testera enfin défenseur central pour les besoins d’une rencontre de Gambardella).



Confronté à ces échecs, Yohou préfère même mettre un « terme » à sa jeune carrière dès 15 ans. Mais le démon du ballon le reprend bien vite, et pour le meilleur. De nouveau des offres arrivent, et c’est Strasbourg qui va lui proposer un billet vers un centre de formation, au détriment de Châteauroux, également sur les rangs. Pas de chance, une fois arrivé en Alsace, le club connait un dépôt de bilan peu de temps après, ruinant les espoirs du jeune défenseur. Paradoxalement il connait également aux mêmes périodes une belle aventure : il intègre ainsi l’équipe espoirs de la Côte d’Ivoire pour participer au Tournoi de Toulon 2011, aux côtés notamment d’Armand Gnanduillet. Il honorera 5 sélections à cette occasion, les seules (à ce jour) de sa carrière internationale.


Après la désillusion strasbourgeoise, et pendant qu’il aligne différents petits boulots comme serveur dans un salon de thé, Samuel se résout à revenir au bercail, au PFC. Dure remise en question, car aucun traitement de faveur ne lui est accordé et le franco-ivoirien réintègre l’équipe C du club. Il doit faire ses preuves pour pouvoir ensuite revenir avec la réserve, où il deviendra très vite une valeur sûre. Aussi apprécié sur qu'en dehors du terrain, le jeune homme se voit en même temps proposé un CAE (Contrat Aidé par l’Etat) qui lui permet, en dehors des entrainements, d’être salarié par le club, notamment comme standardiste. Et quand le PFC retrouve la Ligue 2 après des années d’attente, le rêve se réalise puisqu’il se voit proposer son premier contrat professionnel en 2015. Il a alors 23 ans.


Cette première expérience, dans son club de toujours, ne se passe pas si bien. Hormis une mi-temps contre Metz en Coupe de la Ligue début août, il n’est jamais convoqué par Denis Renaud. Au mercato hivernal, il saisit l’occasion du prêt pour trouver du temps de jeu. Le voilà arrivé à Épinal, en National, sous les ordres de Xavier Collin. Pour la première fois, il devient titulaire dans un championnat semi-professionnel. Si l’expérience est courte, elle est plus que formatrice pour le défenseur. Au stade de la Colombière, qu’il retrouvera surement avec plaisir fin octobre avec Le Mans, il prend ce qu’il faut de l’expérience à acquérir et des bons souvenirs qui vont avec. Il n’aurait même pas dit non à une prolongation dans les Vosges. Malheureusement, le budget du club spinalien ne permet pas de concrétiser cette idée.


Puisque l’horizon à Paris semble boucher, Yohou traverse la France et rejoint Béziers, également en National. Si l’aventure débute mal avec une entorse de la cheville dès son deuxième entrainement, il va peu à peu gagner ses galons de titulaire auprès de Mathieu Chabert pour ne plus laisser sa place jusqu’à la fin de la saison. Il se découvre même une âme de buteur, notamment grâce à un jeu de tête perfectionné, trouvant les filets à 4 reprises cette saison-là.



Ces 18 mois en National ont changé la stature de l’homme. Dès lors les possibilités sont ouvertes : rester à Béziers avec un nouveau statut et une revalorisation salariale ? répondre aux sirènes d’autres clubs comme Les Herbiers, Lyon-Duchère ou QRM ? Mais c’est encore le Paris FC qui le fait chavirer. Nouveau retour au PFC, aussi bien pour des raisons familiales (sa femme est enceinte) que pour prouver qu’il peut s’imposer dans son club de toujours. La première saison reste positive même s’il est utilisé comme joueur de rotation. Il aligne tout de même 18 titularisations. C’est en 2018/2019 qu’il s’installe durablement dans la charnière centrale parisienne, notamment suite au départ de Frédéric Bong en novembre. Son association avec Ousmane Kanté, devant Vincent Demarconnay, fait des merveilles. La défense du PFC est une des plus difficiles à jouer alors. Il rempile ainsi pour une troisième saison, où il croisera pour la seule et unique fois la route du Mans, lors de la réception des Sarthois à Charléty le 21 décembre 2019, match totalement maitrisé par les Sang & Or (0-3), et où il est expulsé pour un tacle très appuyé sur Enzo Ebosse.




Arrivé en fin de contrat, et après l’arrêt des championnats en mars 2020, Yohou a l’occasion de se lancer un tout nouveau défi dans sa carrière. A 29 ans, il tente une première expérience à l’étranger, en rejoignant le club turc de Tuzlaspor, récent promu en seconde division nationale. Installé titulaire dès le début du championnat, il le sera de moins en moins au fil des mois mais alignera tout de même 18 titularisations sur l’ensemble de cette saison particulière, ponctuée de matchs à huis clos.



L’aventure turque ne durera qu’une saison. Alors que le mercato s’achève en cet été 2021, voilà Samuel Yohou qui réapparait dans le championnat de France. Direction Dunkerque, bien mal en point en ce début de saison de Ligue 2. L’exercice a tout d’une galère. Si individuellement, le défenseur tient son rang et joue une vingtaine de match, l’équipe dans sa globalité est en difficulté dans ce championnat, qu’elle va terminer à l’avant-dernière place. Pire, Yohou est au centre de l’attention le 5 février à Nîmes. Ce soir-là, au stade des Costières qu’il pourrait refouler dès le 25 août prochain, le joueur est la cible d’insultes racistes du public qui vont le faire exploser à la fin du match. Un épisode douloureux pour le joueur et honteux pour le football en général.


© OFI Crète

Sans trop de surprise, il ne poursuit pas l’aventure avec les Dunkerquois, désormais relégués. De nouveau, il surprend son monde en choisissant de repartir à l’étranger. Cette fois direction la Grèce. Le voilà à l’OFI Crète FC, en première division. Une belle vitrine donc, qui commence plutôt bien puisque le joueur est titulaire lors des 2 premières journées, notamment face au Panathinaikos. Puis il perd sa place de façon brutale. Il ne réapparait que 2 fois en 2022, la seconde pour prendre un carton rouge après 8 minutes de jeu. Avec encore 2 bouts de matchs en février et avril, il ne rejouera qu’une seule fois 90 minutes, lors du tout dernier match de la saison, que l’OFI termine maintenu.


© Le Mans FC

C’est donc avec 103 minutes dans les jambes en 2023 que Samuel Yohou arrive en Sarthe. Si l’ombre de l’échec Lamine Koné peut donner quelques sueurs froides, il est préférable de ne pas comparer les trajectoires. Car si la dernière aventure du grand défenseur (1m90) fut un échec, il a assez prouvé par le passé qu’il avait la force de rebondir avec succès. Et ce n’est pas que grâce à son mental exemplaire. Ses qualités de footballeur semblent avoir fait le tour des différents techniciens qui l’ont cotoyé : sa présence dans les duels, sa précision dans la relance, son jeu de tête maitrisé… Autant d’atouts pour celui qui peut jouer aussi bien axe gauche qu’axe droit dans la défense.

Si son rêve de jouer la CAN semble désormais difficile à atteindre, espérons toutefois que ce passage au Mans lui redonne la lumière et prouve qu’il est encore ce grand défenseur qui faisait trembler les attaquants de Ligue 2. Tout le monde en serait gagnant !

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